
C’est quoi tous ces psys ?
Quelques indications pour s’y retrouver parmi tous les « psys » peuvent être utiles avant de faire son choix. Tout d’abord ils se retrouvent tous autour de leur préoccupation pour la santé psychique de leurs contemporains. Ce qui les distingue c’est avant tout leur point de vue sur le psychisme c’est-à-dire leur approche, conditionnée par leur formation respective.
– Psycho-praticien certifié :
Suite à la loi réservant le titre de psychothérapeute aux médecins, psychologues et psychanalystes, l’ensemble des syndicats et fédérations représentants la psychothérapie (FF2P, AFFOP, SNPPsy, PSYG, Psy en Mouvement) a choisi en 2011 le titre de psychopraticien-ne en lieu et place de celui de psychothérapeute. Le titre de psycho-praticien certifié garantit une formation complète en psychothérapie, conforme aux normes européennes de l’Association Européenne de Psychothérapie (EAP)*. Cette formation inclue les éléments suivants :
• une psychothérapie personnelle approfondie,
• une formation théorique, méthodologique et pratique à une méthode reconnue,
• une formation en psychopathologie clinique,
• une supervision** permanente tout au long de la pratique professionnelle,
• un engagement à se conformer à la charte déontologique de la profession,
• une accréditation par une commission nationale de pairs.
Cette formation ne s’acquiert pas à l’université. Elle est dispensée par des organismes de formation privés dont certains sont accrédités pour délivrer le Certificat Européen de Psychothérapie (CEP). Ce certificat a été mis en place par l’EAP en concertation avec la commission européenne de Bruxelles en 1997. Il vise à harmoniser les niveaux de formation à la psychothérapie entre les différents pays d’Europe et répond à des critères d’obtentions élevés.
* European Association for Psychotherapy : Fondée sur la déclaration de Strasbourg sur la psychothérapie (1990), L’Association Européenne de Psychothérapie (EAP), basée à Vienne, compte 128 organisations de psychothérapie et regroupe 120 000 psychothérapeutes issus de 42 pays européens différents. L’EAP a parrainé une grande partie de l’effort européen du milieu des années 1990 en faveur de la professionnalisation de la psychothérapie, de la formation de normes de formation pan-européennes, et de lignes directrices d’éthique.
** La supervision s’adresse à des thérapeutes professionnels en exercice, de façon individuelle, en groupe ou par équipes. En s’appuyant sur des situations concrètes la supervision a pour objectif l’amélioration des compétences professionnelles en amenant le supervisé à s’interroger sur ses attitudes, ses paroles, ses perceptions, ses émotions et ses actions. Elle aide à développer la lucidité et la prise de distance afin de mieux gérer les situations complexes. Enfin elle favorise l’intégration de l’expérience et l’assimilation des apports théoriques. Elle constitue de fait une formation continue à partir de la clinique du supervisé et le cas échéant de celle de ses collègues.
– Psychanalyste :
La psychanalyse désigne à la fois : – Un procédé d’investigation des processus psychiques (via la méthode des associations libres, l’étude des rêves, etc…), – Une méthode thérapeutique (via la méthode cathartique, par exemple), et une théorie du fonctionnement psychique (la métapsychologie) dont l’élaboration est l’un des principaux apports de l’approche psychanalytique. La formation de psychanalyste consiste avant tout en une psychanalyse personnelle approfondie (dite didactique par certains courants) et étayée par une étude approfondie de la psychopathologie, notamment psychanalytique. Sa pratique est obligatoirement supervisée par un-e pair-e expérimenté-e.
– Psychothérapeute :
Depuis la parution en 2010 du décret d’application de la loi de 2004, l’usage du titre de psychothérapeute est réglementé en France. Il sanctionne la validation d’un cycle de spécialisation théorique et pratique en psychopathologie effectué après l’obtention du doctorat de médecine, du master 2 de psychologie ou de psychanalyse. Il constitue un titre commun partagé par des professionnels issus de formations distinctes et complémentaires. Les psychothérapeutes sont inscrits au registre ADELI qui regroupe l’ensemble des professionnels de santé, ils exercent sous la surveillance de l’agence régionale de santé dont ils dépendent et un registre des psychothérapeutes peut être consulté en préfecture. Par dérogation certains professionnels ne disposant pas des diplômes universitaires exigibles mais pouvant justifier de plus de cinq années d’exercice à la date de parution de la loi peuvent être admis à porter le titre de psychothérapeute après un passage devant une commission spécialisée et un éventuel complément de formation. Ainsi la profession de psychothérapeute est devenue une spécialité médicale fondée principalement sur un savoir en psychopathologie, limitant son champ d’activité à celui de la santé mentale, loin de l’histoire et des fondements de la psychothérapie.
– Psychologue :
Le titre valide une formation académique et de fait surtout théorique de 5 ans suivie dans le cadre de l’université et déclinée en différentes spécialités, dont la psychologie clinique qui comporte une bonne connaissance de la psychopathologie. Dans sa pratique il ou elle peut être amené bien sûr à conduire des entretiens, mais aussi à administrer et interpréter des tests et des questionnaires, ainsi qu’à mener des observations (en situation expérimentale ou pas). De même que pour celle de psychiatre, la formation de psychologue ne comprend pas de psychothérapie personnelle et son exercice n’implique pas de supervision.
– Psychiatre :
C’est un.e médecin qui a suivi une spécialisation théorique approfondie dans les maladies mentales. A ce titre il est le seul habilité à établir un diagnostic et à prescrire des médicaments. Il identifie les facteurs de risque et les complications, il organise et coordonne la prise en charge en santé mentale avec les autres intervenants (institution, psychothérapeute, …). Son approche est médicale et peut souvent se révéler plutôt normative. Sa formation ne comprend pas de psychothérapie personnelle et l’exercice de la profession n’implique pas de supervision.